Le Télétravail est-il risqué ?

Le Télétravail est-il risqué ?

Partager :

Je ne vous apprendrai pas que le confinement et les restrictions sanitaires ont conduit à l’explosion de ce mode de travail.

Alors qu’il existait déjà avant 2020, il est amené à perdurer, au moins à temps partiel, dans certains domaines d’activité, pour des raisons environnementales (limitation des déplacements…), des modes de vie qui changent (désir de certains cadres de se mettre au vert et de travailler à distance…), de coût (diminution des surfaces de bureau…), il me semble qu’il est temps de tirer certains enseignements de la période passée.

Car, vous êtes-vous déjà posé la question :
Y-a-t-il des risques pour la santé et la sécurité associés au télétravail ?

Je vous propose d’y réfléchir ensemble.

C’est peut-être aussi l’occasion de prendre le temps d’un petit autodiagnostic gratuit concernant la Qualité de Vie au Travail. Contrairement à d’autres outils, ce diagnostic prend les situations de télétravail et la transformation digitale. 👇

Quelques généralités

Ces enseignements et les mesures qui découlent sont bien sûr à moduler en fonction de la fréquence des situations : un télétravail occasionnel et à l’initiative du salarié n’est pas celui à plus ou moins plein temps, imposé par l’entreprise du fait de restrictions sanitaires.

Je ne m’attarderai pas ici sur les effets parfois mitigés du point de vue environnemental (les surfaces de bureaux occupées à 25% mais qui continent à être chauffées et entretenues alors que les domiciles des salariés en télétravail doivent également être chauffés…) mais plutôt aux effets sur la santé et accessoirement la sécurité des salariés concernés.

Passons aussi sur la problématique du fait que tout le monde n’est bien sûr pas éligible au télétravail, ce qui peut entrainer des tensions entre certains collègues, ainsi que sur les besoins de certains managers de vouloir contrôler de visu la présence de leurs collaborateurs à leur poste de travail.

Management et télétravail, humour, workhonicles.com
Workchronicles.com

Tout d’abord, il faut rappeler que, bien qu’à l’extérieur de l’entreprise, un salarié est bien sous la responsabilité de l’employeur du fait du lien de subordination.

Accidents en situation de télétravail

Ceci implique par exemple qu’un salarié qui travaille à domicile et se blesse du fait de son activité est bien en accident de travail.

En effet, si le salarié travaille de chez lui (ou dans un espace de coworking ou même sur son lieu de vacances), ce n’est pas pour autant que l’employeur est exonéré de ses obligations en matière de santé et de sécurité au travail.

La question qui peut se poser en cas d’accident : est-ce qu’il était vraiment en train de travailler ? Ou en pause pour s’occuper des enfants, du chien ou d’une lessive… Nous ne réglerons pas cette question ici.

image humoristique télétravail issue de la semaine même

Par ailleurs, si un salarié en télétravail est amené à se déplacer pour une visite chez un client ou toute autre raison et est victime d’un accident, celui-ci est déclarer en accident du travail et non en accident de trajet. Bien sûr de l’autre côté, la fréquence des accidents de trajet domicile – travail diminue drastiquement, même si certains accidents de trajet peuvent survenir par exemple lorsque le salarié se déplace de son domicile (lieu de travail) vers le lieu où il prend sa pause méridienne, le cas échéant.

Évaluation et prévention des risques

Ces 2 exemples montrent bien que les Documents d’évaluation des risques (DUERP) et, le cas échéant, les plans d’actions associé (PAPRIPACT) doivent être adaptés pour tenir compte de ces nouveaux risques. Votre salarié compétent ou votre Intervenant en Prévention des Risques Professionnels devront s’en charger.

Et le télétravail et les modes de travail hybrides en impliquent d’autres même s’ils peuvent aussi en réduire certains.

Ergonomie

Ainsi l’ergonomie des postes de travail, qui n’est pas toujours idéale en entreprise, l’est bien souvent beaucoup moins, en particulier si le domicile ne permet pas d’aménager un bureau (on s’installe sur un bout de table basse, un canapé…).

Ergonomie et télétravail, image MSA
Source : MSA

Si les discussions sont ouvertes quant à la prise en charge des frais associés au télétravail (le Code de Travail et les textes associés ne sont pas toujours clairs sur ces points), il est compréhensible que le salarié n’investisse pas dans un poste de travail ergonomique qui peut être assez onéreux pour un particulier. Les risques de troubles musculosquelettiques associés à une mauvaise posture augmentent donc en proportion.

Il faut à minima que l’employeur fasse un rappel quant à l’aménagement des postes de travail (réglage du mobilier, éclairage, ventilation, sécurité électrique…). S’il n’a pas un moyen d’imposer (du fait du droit à la vie privée) des contrôles au domicile, l’employeur devrait proposer, soit une visite à domicile d’un représentant, soit un contrôle à distance (webcam, photos…) avec des conseils pour améliorer certains points le cas échéant.

S’il apparaît que le salarié n’a pas la possibilité d’exercer son activité à domicile dans des conditions acceptables (du fait du logement trop petit, d’une connexion informatique insuffisante, de la présence d’enfants bruyants…), il faut étudier des alternatives de type coworking ou autres.

Sédentarité

Un autre sujet concerne la sédentarité qui augmente en situation de télétravail avec ses effets délétères (pathologie cardiaque, diabète type 2, cancers…) sur la santé, par le simple fait qu’il n’est plus nécessaire de se rendre au bureau, de se déplacer à l’intérieur des bâtiments (pour aller en réunion, parler un collègue, boire un café…), ce qui réduit les déplacements à pied.

Sédentarité et télétravail, blagues-et-dessins.com
blagues-et-dessins.com

Retour d’expérience

Prendre en compte le retour d’expérience liée à la situation particulière liée au COVID et aussi au retour au travail en présentiel qui s’en est suivi devrait permettre de prévenir certaines situations problématiques à l’avenir, en particulier grâce à des mesures concernant l’organisation et les aménagements des postes de travail, si cela s’avère nécessaire et/ou par rapport à des bonnes pratiques en matière de droit à la déconnexion.

Il ne faut pas oublier les risques psychosociaux relatifs à ces changements mais je me propose d’en parler plus en détail une autre fois.

C’est peut-être l’occasion de de prendre le temps d’un petit autodiagnostic concernant la Qualité de Vie au travail.

Contrairement à d’autres outils, celui-ci prend les situations de télétravail et la transformation digitale en compte.

Rejoignez-moi sur LinkedIn

linkedin icon

1 Comment

Poster un commentaire