10 Déc Avoir une Raison d’Etre
Le 4 décembre, Entreprise et Progrès organisait une matinée dans les locaux du journal Les Echos pour annoncer le lancement de la FabriqueRE et de l’indiceRE. Un beau panel d’experts pour parler de la Raison d’Etre !
Antoine LEMARCHAND qui partage la présidence d’Entreprise et Progrès avec Marion DARRIEUTORT rappelle le rôle des leaders activistes, qui investissent dans l’action pour faire progresser leur entreprise dans la société, vers le Bien Commun.
La présentation de l’enquête réalisée par Endelman montre un réel plébiscite pour la Raison d’Etre. Plus d’un dirigeant sur deux (59%) affirme être déjà engagé ou allant s’engager dans la formalisation de la Raison d’Etre de son entreprise. En même temps, la tranche des personnes qui déclarent ne pas savoir, reste la réponse la plus importante après ceux qui ont déjà formalisé leur raison d’être (17%)
Une autre question portait sur l’intérêt de la formalisation d’une Raison d’Etre. Les raisons qui peuvent sembler le plus nobles arrivent en tête : « renforcer les engagements RSE » (72%) et « créer de la valeur pour toute la société » (68%). Mais elles sont à moins de 10% d’écart des raisons qui peuvent sembler plus matérialistes, telle que «générer de nouveaux débouchés commerciaux » (63%). On remarque aussi un score important d’avis négatif (8%) sur le fait de fédérer les collaborateurs, ce qui laisse deviner de véritables difficultés pour lancer une telle démarche de façon participative.
Les difficultés ne sont pas sous estimées. La première concerne la définition de la Raison d’Etre (44%) mais il faut ensuite convaincre les parties prenantes. Il semble presque aussi difficile de convaincre son Conseil d’Administration (27%) que ses salariés (29%). Un quart des participants sont aussi à la recherche de l’outil qui leur permettra de vérifier que le fonctionnement de leur entreprise est bien aligné avec sa Raison d’Etre.
Les membres de la Fabrique de la Raison d’Etre occupent ensuite la scène pour présenter leur approche de ce concept : Rodolphe Durand, Nathalie gimenes, André Coupet, Louise Beveridge, Elisabeth laville et Albert David. Une équipe réunissant des chercheurs et des responsables d’entité de conseil disposant déjà d’une longue expertise. C’est sans doute une sélection de qualité pour réussir la mission d’objectivation de la Raison d’Etre avec les #indiceRE. En tant que Président de FORMITEL, je me réjouis de constater que notre technologie de questionnaires interactifs équipe déjà deux des participants à cette #fabriqueRE ! Les indices quantitatifs externes, regroupés par Ethics and Boards seront certainement utiles pour alimenter l’#indiceRE qu’il est prévu de mettre en place, mais quid de l’aspect participatif de ces démarches ?
La matinée se clôture avec deux responsables qui se sont côtoyés il y a quelques années sur les bancs de Science Po. Mathias Vicherat, Secrétaire Général du groupe Danone, nous rappelle que l’entreprise à plusieurs raisons d’avoir mais une seule Raison d’Etre. Le plus difficile semble d’avoir une Raison d’Etre à la fois en phase avec la stratégie long terme ET inspirante au quotidien pour les décisions à chaque niveau de management. Il plaide aussi pour une véritable coopération entre les entreprises qui peuvent par ailleurs être concurrentes afin d’avancer sur ces sujets.
En partie sur la même ligne, Olivia Grégoire, Vice Présidente de la Commission des Finances et Présidente de la Commission spéciale PACTE, milite pour avoir une approche européenne de la Raison d’Etre. Il s’agit pour elle d’un vrai sujet de souveraineté qui devrait aider l’Europe à exister dans une économie de plus en plus mondialisée. La transparence est nécessaire, surtout avec les «purpose native» : le «purpose washing» peut coûter cher à la réputation d’une entreprise.
Une partie des échanges a souligné la difficulté pour faire adhérer le management et l’ensemble des collaborateurs à une Raison d’Etre formalisée d’abord par les dirigeants. Ces démarches sont promises à de sérieuses difficultés avant d’irriguer réellement l’ensemble d’une organisation, surtout avec des concepts qui peuvent paraître un peu abstraits à certains. Voici un des graphiques issus de l’analyse des réponses à lediag.net met en évidence des différences très importantes de connaissance de la stratégie d’une organisation en fonction des niveaux hiérarchiques. Qu’en sera-t-il pour la Raison d’Etre ?
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