01 Oct Télétravail : 2 ans après
« Télétravail, 2 ans après » était le thème de l’échange organisé jeudi 29 octobre, par ACADI et 2IES dans les locaux de LEONARD. Je découvrais pour ma part LEONARD, lieu créé par le groupe VINCI afin d’héberger des startups, des projets d’intrepreneuriat, des salariés du groupe en déplacement sur Paris ou des échanges comme celui ci.
Une table ronde qui rassemblait Hélène BENGORINE, DRH de la Mutuelle Générale, Sylvie JOSEPH Présidente de l’Observatoire Des Cadres mis en place par la CFDT, Pierre RAMON-BALDIE Directeur de la gestion du réseau à l’URSSAF et Cécile DEMAN-ENEL DRH d’Unités au sein chez Allianz. Anne CRAYE, consultante, était en charge de l’animation.
La vision des syndicats
Sylvie JOSEPH nous rappelle que 2.700 accords ont déjà été signés autour du télétravail. Ils concernent principalement le nombre de jours et les conditions matérielles des dispositifs de télétravail. Elle nous confie que les syndicats se sont trouvés assez démunis lors des confinements puisqu’il leur fallait trouver d’autres moyens de contacts que les classiques opérations de tractage ou les contacts directs avec les collaborateurs. Pour avoir travaillé, bien avant le COVID, sur la mise en place d’enquêtes interactives avec les principaux syndicats français, je confirme qu’un vrai changement de posture est nécessaire pour que les délégués syndicaux s’approprient vraiment les opportunités offertes par les nouvelles technologies. Elle nous alerte sur plusieurs risques liés au télétravail : désocialisation, rupture dans la transmission des savoirs et innovation plus difficile. Sur ce dernier point elle rejoint clairement le bilan de la table ronde organisée par les Echos en mai dernier.
Les actions des DRH
Hélène BENGORINE nous présente la démarche opentravail mise en place dès 2021 par la Mutuelle Générale. Un accord basé sur la recherche d’un équilibre entre la flexibilité demandée par les salariés et la sécurité des adhérents de la Mutuelle qui attendent un traitement exemplaire de leurs dossiers. L’accord prévoir la possibilité de télétravailler sur 3 sites différents. Un vrai défi reste l’hybridation du sentiment d’appartenance : comment le faire vivre à distance ?
A l’Urssaf, c’est le mot clé #demain qui a fédéré les actions autour de la mise en place du télétravail. Pierre RAMON-BALDIE insiste sur l’aspect participatif pour réussir cette transformation culturelle d’une organisation complexe qui gère chaque année 600 milliards de prestations sociales. Dans l’ensemble des entités, la logique du nombre de mètres carrés attribués en fonction du niveau hiérarchique de la personne occupant les lieux a été cassée pour s’intéresser avant tout à l’usage des lieux. Il nous propose d’ailleurs un slogan intéressant : le lien vaut mieux que le lieu. 90% des agents sont maintenant en télétravail. Le nouveau défi est l’optimisation des jours passés sur site : le choix du jour et l’organisation de la journée. Les managers de proximité sont en première ligne pour cela et les recettes pour créer plus de liens dans ces moments plus rares ne sont pas toujours évidentes.
Avec Cécile DEMAN-ENEL nous avons beaucoup parlé d’autonomie. Un collaborateur doit être suffisamment autonome pour exécuter ses tâches en télétravail. Si un manager estime qu’un collaborateur n’est pas assez autonome pour avoir droit au télétravail, il doit non seulement le prouver mais aussi proposer à son collaborateur un parcours de formation pour acquérir cette nécessaire autonomie. Elle nous apporte un petit signe d’humour en réagissant lorsque sa collègue de la Mutualité Générale explique qu’elle trouve normal que les collaborateurs quittent sa strructure au bout de quelques années « ah bon ? Dites leur bien que l’on recrute chez nous ! »
Un petit regret : n’avoir eu que des présentations plutôt positives sur les démarches télétravail. Nos intervenants ont bien souligné les difficultés rencontrées, certes. Mais une approche plus critique, par exemple des représentants syndicaux dans les mêmes organisations, aurait aussi été intéressante.
Le temps et les outils collaboratifs
En synthèse les intervenants sont d’accord pour souligner deux grands défis amplifiés par la généralisation du télétravail : la gestion du temps et les sur-sollicitations.
La gestion du temps n’était pas toujours optimale lorsque tout le monde travaillait dans les mêmes locaux. Et pourtant, les managers pouvaient se rendre compte visuellement de l’activité de chaque personne. Elle représente un défi bien plus considérable lorsque chaque télétravailleur doit organiser l’emploi du temps de ses journées à domicile.
En ce qui concerne les sur-sollicitations, nos intervenants sont en phase pour souligner que le passage au travail à distance n’a pas suffi à faire changer fondamentalement les pratiques. Des formations sont nécessaires, à la fois des managers et de chaque collaborateur, pour apprendre à travailler en asynchrone et faire baisser ainsi le nombre d’interruptions intempestives.
Sur ce dernier point, les données provenant des milliers de diagnostics enregistrés par LEDIAG vont dans le même sens. Sur l’ensemble des participants, 69% avouent être perturbés par ces interruptions intempestives.
Toutes les organisations ne sont pas logées à la même enseigne. Même si les collectivités territoriales sont concernées aussi avec plus de 64% de réponses négatives, ce chiffre est nettement plus élevé dans les entreprises : 70%
Bien entendu, cela est certainement différent chez vous ! Vous pouvez prendre quelques instants pour le vérifier en utilisant le diagnostic interactif dont sont issues ces statistiques. Vous pourrez même comparer votre profil avec l’ensemble des réponses ! Cliquez ici pour réaliser votre auto-diagnostic management + digital.
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