parlons un peu d’impact

parlons un peu d’impact

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Le salon Produrable (13ème édition) qui s’est tenu au Palais des Congrès les 7 & 8 septembre 2020, avait un programme très varié et complet (voir en annexe). Il a consacré une bonne partie de ses conférences à la vague de fond concernant la mesure de l’impact des actions des entreprises: Impact investing, Impact management, mesure et reporting de l’Impact… C’est l’occasion d’approfondir un peu cette question. Article rédigé par Laurent Barthélemy, membre de Diagnostic Management, consultant en RSE, HYPERION LBC SAS, référencé Lucie 26000.

Quelques généralités sur l’Impact

Paul Valéry : «L’homme sait assez souvent ce qu’il fait ; mais il ne sait jamais ce que fait ce qu’il a fait».

Dessin de Paul Valéry

Appelons « Impact » le résultat quantitatif ou qualitatif de l’action de l’entreprise sur son environnement socio-économique (parties prenantes) et environnemental (par opposition à « démarche » ou « engagement » qui définit les actions qu’on mène, les bonnes pratiques et les moyens, mais pas leurs résultats).

La différence entre l’Impact management et le management par objectifs ou les roadmaps habituelles des entreprises, c’est qu’on s’intéresse ici à mesure des conséquences de l’action de l’entreprise sur son environnement, ses parties prenantes et la société. La RSE « classique » est focalisée sur les bonnes pratiques et le progrès continu, l’Impact management regarde aussi les résultats, de manière aussi quantitative que possible. 

L’impact management est orienté non seulement sur les résultats internes – comme le management par objectifs et reporting classique- mais aussi vers les résultats et conséquences externes, positives ou négatives (la mesure des conséquences négatives est fondamentale car elle permet d’éviter le « greenwashing » ou le « social washing », ou l’auto-satisfaction un peu béate.

L’impact management est donc orienté vers les résultats mesurables des actions de l’entreprise. De manière plus qualitative, les entreprises à impact positif agissent, notamment dans le secteur ESS (économie sociale et solidaire), pour obtenir un impact positif sur les conditions de vie sociales, économiques et environnementales. Un exemple parmi d’autres est MySezame.

Gymglish MySezame « Innovation sociale »

L’impact investing place des capitaux dans des entreprises sélectionnées en vue d’obtenir à travers elles un impact sur tel ou tel secteur ou objectif (un ou plusieurs des 17 ODD, par exemple).

Quelques outils de mesure d’impact.

Source B Corp

Impak présente l’intérêt de mesurer, selon des formules relativement complexes, les impacts positifs mais aussi négatifs (on retrouvera ce point chez le fonds d’investissement Raise Impact et la société Sirsa.io prestataire de SaaS mesure d’impact.)

Classement Impak CAC 40 -impacts positifs et négatifs
  • LeDIAG bien qu’orienté vers l’interne des entreprises, est un outil adapté pour la mesure de l’impact de l’entreprise, de manière au moins semi-qualitative. Outre ses sondages et ses articles d’actualité ou de fond, Le Diag propose deux outils d’évaluation des entreprises, qui préparent la voie à l’impact management. Tout d’abord l’évaluation du management proprement dit, selon les 5 axes: Energie- Talents- Confiance – Avenir- Digital:
Cliquez sur l’image!

Et ensuite Diag 26000, qui comme son nom l’indique permet une auto-évaluation de l’entreprise sous l’angle RSE, c’est-à-dire en fait sous tous les angles. Diag26000 est utilisé par le label Lucie comme première étape du parcours de labellisation (plus de 600 entreprises engagées,dont 400 labels à ce jour).

cliquez sur l’image!

C’est ainsi que Le Diag aborde la notion d’impact de manière quantifiée, mais sous un angle original. Par exemple l’impact de la performance digitale de l’entreprise sur la motivation au travail:

  • Dans le contexte COVID-19, le collectif #noussommesdemain (acteurs de l’économie inclusive et responsable, notamment ESS) propose un outil très ergonomique :
  • Le cabinet de management de transition LUMTransition (marque de Louerunmanager) a développé, avec l’appui de Goodwill Management, un outil adapté à l’optimisation de l’impact positif d’une mission de transition. Plus globalement, LUMTransition réinvente le management de transition en y intégrant la maîtrise des risques et de l’impact.
Source propriétaire LUMTransition ®
Méthodologie IRIS+
métrique d’impact IRIS+
  • Enfin, un peu dans le désordre :

https://www.sopact.com/impact-management

https://www.avise.org/actualites/limpact-management-project-un-outil-standardise-et-consensuel-de-la-mesure-dimpact

https://www.avise.org/ressources/guide-pratique-pour-la-mesure-et-la-gestion-de-limpact

  • Notons pour ce qui concerne l’impact sur la Supply Chain, l’action d’Ecovadis et les outils qu’il propose :

Impact Investing

L’Impact investing vise à placer l’argent des fonds « à impact » (ou ISR, finance verte etc.) dans des activités qui aux yeux des investisseurs et de leurs clients, ont un impact mesurable positif sur la planète et la société. Le GIIN et son support technique, l’IRIS, en sont des exemples anglo-saxons, mais aussi en France : Raise Impact, Meeschaert Asset Management, Citizen Capital, Alter Equity etc. Pour lever les fonds dont elles ont besoin, les entreprises auront de plus en plus à se tourner vers les banques et investisseurs orientés « Impact » (et, dans un premier temps, ISR).

Voici quelques sites utiles.

  • World Bank Group/International Monetary Fund :

https://www.impactprinciples.org/

https://www.impactprinciples.org/sites/opim/files/2019-06/Impact%20Investing_Principles_FINAL_4-25-19_footnote%20change_web.pdf

17 ODD et impact investing (GIIN)
GIIN-example of Impact Measurement
  • On reparlera plus loin de Raise Impact, puisqu’ils intervenaient à Produrable dans une conférence sur la mesure de l’impact.

Les conférences Produrable 2020 sur l’Impact

                Parmi ces conférences qui complètent bien de façon pratique, la présentation du « paysage » de l’impact qui précède, on pouvait noter :

  • Enjeux et modalités d’engagement de l’impact investing (Institut Léonard de Vinci) 
  • La mesure d’impact à l’épreuve du réel (Raise Impact et Sirsa.io, avec Castalie participation de Raise Impact mettant en œuvre les outils Sirsa.io cette dernière spécialisée dans la gestion de data pour le reporting RSE/Impact avec le SaaS Reporting 21) 

Le nouveau reporting ESG : PDF, Web, XBRL, ePub, … (BNPParibas Real Estate, Materiality Reporting, ISICRUNCH) – les tendances du reporting et de sa constitution. Dans une perspective qui dépasse la seule notion d’impact, plusieurs conférences (et aussi la Secrétaire d’Etat à l’ESS Responsable, Olivia Grégoire), ont mis l’accent sur les évolutions du reporting, mais aussi des critères d’évaluation, et la nécessaire convergence (après quelques années de foisonnement) entre les multiples référentiels RSE, ESG, ISR, et Impact.

On développera ici la conférence de Raise et Sirsa.io, car elle traite directement de notre sujet, la mesure de l’impact.

  1. Sirsa.io a créé Reporting21 (https://www.reporting21.com/ ) un des premiers outils de reporting RSE basé sur la data et la matérialité. C’est quantitatif, à comparer avec notre outil Goodwill Management ou l’impact scoring de #noussommesdemain, qui sont purement qualitatifs. Impak comme Sirsa/reporting21 mesurent les impacts négatifs aussi bien que les impacts positifs, ce qui est bien meilleur que les seuls impacts positifs, pour éviter l’auto-satisfaction et son corollaire le social/green/ethic/washing.

Raise Impact a mis au point avec l’aide de Sirsa.io une méthodologie et un outil de mesure d’impact, qu’il met en œuvre dans les due diligence et ensuite dans le suivi des participations. Ils l’utilisent aussi pour amener les autres actionnaires à la notion d’impact mesuré. On regarde par exemple :

  • le ratio d’impact (% du CA total contribuant à un impact social ou environnemental) qui est qualitatif ;
    • le volume d’impact :  CA associé directement ou indirectement à un impact donné (empreinte carbone, mécénat d’enseignement, conditions de travail, QVT etc.) celui-là est quantitatif ;
    • les externalités (impacts négatifs) et leur évolution.

Conclusion

On espère avoir apporté dans cet article une vision d’ensemble de cette tendance lourde qui traverse l’économie, le management et l’investissement à impact, ainsi que des principaux acteurs et référents. L’approche qui consiste à mesure les résultats est saine, mais ne dispense pas de mettre en place une démarche RSE ; elle la complète de façon réaliste et pilotable.

Vous retrouverez cet article et bien d’autres sur des sujets de fond ou d’actualité, sur le blog d’Hyperion LBC: http://www.hyperionlbc.com/blog-hyperionlbc/

         Impact d’une goutte d’eau_Image Wikipedia

« En toute chose il faut considérer la fin. » (Πάντος χρεματος σκοπεῖν χρή την τελευτήν) (Solon d’Athènes (~640-~558. Cité par Hérodote, discours de Solon au roi Crésus)

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