Internet, agression et répression

Internet, agression et répression

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Lors du siège d’Anvers en 1832, peint sur l’image ci-dessus par Horace Vernet, les moyens de communication étaient plutôt lents. Mais le maréchal Gérard, Ministre de la Guerre de l’époque, avait déjà le choix entre messager humain à pied ou de préférence à cheval, pigeon voyageur et puis, tout de même, le premier « moyen moderne de télécommunication ». La télégraphie aérienne inventée par Claude Chappe était déjà disponible : 20 minutes pour transmettre un message de Brest à Paris. Par contre il manquait encore quelques années pour pouvoir communiquer plus rapidement grâce au code inventé par Morse qui fut le premier à imaginer de véhiculer l’information grâce à l’électricité.

Aujourd’hui, plus besoin de chevaux et de milliers de soldats pour partir au combat. Si internet permet de sauver des vies (la pub pour l’Applewatch qui appelle toute seule au secours parce que son propriétaire n’est plus conscient me semble toutefois un peu irréelle) il est existe aussi de « méchantes » utilisations de notre réseau mondial.

Isoler un pays

Il y a quelques années, j’ai été rassuré de voir mes fils jouer à MineCraft et pas seulement GTA. Car, alors que le premier apprend à construire, à créer, le second est beaucoup plus centré sur la violence souvent gratuite.

Mais si vous vous organisez sur MineCraft un jeux concours avec un prix de 100.000 euros, les attitudes changent très vite. C’est ainsi que des milliers de personnes se sont organisées pour mener une grande attaque informatique et isoler totalement d’internet un pays dont l’équipe avait trop de chance de remporter le gros lot ! Reconnaissons qu’il s’agissait d’un petit pays, la principauté d’Andorre, mais quel symbole ! (voir détail sur clubic)

Cette glissade d’un simple concours ludique à une cyberattaque d’envergure ne doit pas faire oublier l’importance de se préparer à gagner la guerre avant la guerre comme le rappelle le général Thierry Burkhard, nouveau chef d’état-major des armées. En janvier, pendant que des troupes se rassemblaient des deux côtés de la frontière entre la Russie et l’Ukraine, les sites gouvernementaux de ce pays étaient aussi la cible de nombreuses attaques (voir détail sur zdnet ou nsbb).

Paralyser la contestation

Lorsque les actions ne viennent pas de l’extérieur, elles peuvent aussi menacer les libertés internes et museler la contestation. D’après Les Echos, la Birmanie et l’Ethiopie sont les champions de ces coupures d’Internet. Des coupures qui représentent un coût économique élevé, se chiffrant en milliards de dollars.

Les lecteurs cherchant à en savoir plus trouveront aussi de nombreux graphiques sur un article récent du journal Le Monde, tel que celui représentant une coupure en Ethiopie. Ces pays peuvent se couper du monde mais pas cacher la disparition quasi totale des flux d’information avec les pays encore actifs sur les mêmes réseaux.

Harceler un individu

Internet permet donc d’isoler un pays, de l’extérieur ou de l’intérieur mais aussi de faire le siège d’une personne en particulier.

Les cyber harcèlements débouchant sur un suicide sont de plus en plus fréquents. Et dans ces cas là, la fracture numérique ne compte pas. Mava Chou faisait partie des influenceuses maîtrisant parfaitement les codes des réseaux sociaux au point d’y gagner pas mal d’argent. Cela ne l’a pas empêché de craquer et mettre fin à ses jours.

Utilisant fréquemment Internet pour construire des projets à impacts que j’estime positifs, je suis bien attristé de le voir se transformer en arme de guerre collective ou individuelle. Que pouvons nous faire pour contrer ces dérives ?

1 Comment
  • Guerre et digital - LeDIAG
    Posté à 23:10h, 08 mars

    […] aurais-je pu me douter il y a quelques semaines en écrivant un billet sur internet « arme de guerre » qu’une guerre aller vraiment éclater, aux frontières de l’Europe, et qu’elle se […]

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