19 Déc Notre interview d’Elaine Leen
Elaine, pouvez-vous nous raconter comment vous êtes devenue coach et consultante en management ?
Je suis née en Angleterre, une origine que mon léger accent révèle encore aujourd’hui ! A 18 ans, je suis partie à Londres pour y effectuer un double diplôme et à 20 ans, j’ai mis le pied sur le sol français. A ce moment, je ne parlais quasiment pas français et les premiers mois ont été difficiles. Au bout de 3 mois, tout s’est soudainement débloqué et du jour au lendemain, je parlais français !
Si je repense à cette époque, je me rends compte que le sentiment d’appartenance à une équipe était déjà fort en moi. En allant à l’école en Angleterre, on rejoint très tôt une équipe, ce qui vise à créer de l’entraide entre les élèves, chacun contribuant à la hauteur de ses talents et de ses forces. Ce sens de l’équipe a donc été un fil rouge depuis toujours.
Après mon diplôme, j’ai travaillé successivement pour plusieurs entreprises américaines basées à Paris avant d’entamer une période plus turbulente dans ma vie. Je suis parti au Zaïre (aujourd’hui République Démocratique du Congo) pour des raisons familiales. L’expatriation a été difficile car je quittais un poste de cadre qui me faisait voyager partout en Europe. Heureusement, j’ai retrouvé un travail sur place. Puis, retour en France quelques mois avant de repartir au Tchad pour ensuite revenir m’installer en Vendée, cette fois définitivement.
J’y ai tenu un restaurant quelques années ce qui n’a pas été de tout repos car j’ai appris le métier sur le tas : gérer la compta, les stocks, la cuisine, les équipes, etc. Je crois que c’est à force de discuter avec les clients au comptoir que j’ai voulu en savoir plus sur les mécanismes psychologiques qui sous-tendaient leurs décisions, leur comportement. Avec deux ados à élever, j’ai repris les études et fait un Master à l’Université de Nantes. Peu de temps après, j’ai répondu à une annonce venant de Performanse, j’ai eu tout de suite le sentiment que ce poste était pour moi et j’ai effectivement commencé le lundi suivant.
Quelles fonctions y avez-vous occupé ?
J’ai démarré comme formatrice pour Performanse, une société qui a développé toute une série d’outils axés sur l’évaluation des compétences en milieu professionnel. On m’envoyait en Inde, aux Etats-Unis, un peu partout pour former les partenaires. Au bout d’un an, j’ai été nommé Directrice Internationale et je suis finalement restée 7 années entières à développer l’entreprise à l’international. A coté du travail de développement et de formation de nos partenaires, je réalisais aussi des débriefs, c’est-à-dire des analyses poussées des forces et faiblesses des personnes évaluées. C’était un travail passionnant.
Un jour, un collègue de l’équipe R&D a développé une méthodologie d’évaluation se penchant sur l’analyse du comportement de l’équipe comme une entité : une fois l’analyse faîte, comment accompagner cette équipe pour atteindre une performance collective ? J’ai alors décidé de devenir coach et j’ai réalisé une formation de deux ans dans ce sens. En 2015, j’ai donc créé ma société, je suis désormais coach certifiée tout en continuant de travailler pour Perfomanse comme prestataire extérieure.
Vous accompagnez donc les équipes et les dirigeants ?
Oui, je jongle entre trois postures lors de mes interventions. Je suis consultante, coach ou formatrice et parfois les trois à la fois ! Cela va dépendre des besoins d’accompagnement. Par exemple, dans une structure pour laquelle j’interviens en ce moment, j’ai pris en charge l’accompagnement du comité de direction alors qu’une associée travaille avec les salariés. Je réalise aussi beaucoup de workshop. J’interviens dans toutes sortes de structures, de la PME à la très grande entreprise mais c’est vrai que j’aime particulièrement travailler avec les petites structures, notamment pour des couples d’entrepreneurs.
Pouvez-vous vous nous en dire plus ?
Je coach régulièrement des duos : un mari et son épouse, un frère et une sœur qui tiennent une activité. Souvent, c’est l’un des deux qui m’appelle car leurs visions divergent et ils ne savent plus gérer cette situation. Je les aide à comprendre la perception qu’ils ont de l’autre et de l’activité afin de parvenir à une solution commune. Je fais cela pour des porteurs de projets qui veulent se lancer comme pour des gérants déjà installés.
Sur quoi reposent vos interventions dans ce cas de figure ?
Chaque personne possède ses forces et ses faiblesses et l’on ne peut pas changer du tout au tout. La question est dès lors de voir comment faire avec et quelles sont les stratégies de compensation que l’on peut mettre en place pour faire au mieux. Dans mon travail, du fait de mon parcours pluridisciplinaire, je fais beaucoup de liens entre des choses qu’on n’associe pas d’habitude.
Vous travaillez aussi de manière régulière avec des femmes entrepreneurs ?
Lorsque j’ai eu 14 ans, j’ai rencontré l’épouse d’un dirigeant d’entreprise qui était aussi associée et qui m’a vraiment fait découvrir ce monde. Quand je regarde en arrière, je me rends compte que j’ai toujours été aidé donc mon parcours professionnel par des femmes. Lorsque j’ai eu besoin d’aide, de soutien dans les postes que j’ai occupé, ce sont souvent les femmes qui m’ont aidé.
Je suis toujours surprise de voir les statistiques sur l’emploi ou le salaire des femmes car je n’ai pas vécu ces problématiques directement mais je me rends compte que d’autres les vivent. J’ai donc grand plaisir à aider les femmes entrepreneurs à travers le coaching et le conseil que je peux leur apporter.
Elaine, comment en êtes vous venu à travailler avec Diagnostic Management ?
Et bien, je sais que tout accompagnement doit déjà commencer par un bon diagnostic. J’ai découvert l’outil à l’été 2017, les questions me semblaient bien posées, l’outil facile à utiliser. Comme son accès est libre, c’est une sorte de cadeau que j’offre à mes contacts et mes clients pour qu’ils se posent les bonnes questions.
J’ai récemment utilisé l’outil en mode participatif au sein d’une entreprise et j’ai pu me servir des résultats lors de la présentation des conclusions en comité de direction. Le management est une donnée très subjective, or avec cet outil d’évaluation, on se rend compte que l’on peut dépasser ces perceptions pour aller vers des actions concrètes.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur le site d’Elaine Leen : www.impacts4.fr
Aucun commentaire