07 Mar les inégalités Femmes / Hommes 2021
Comme chaque année, ce 8 mars est la journée internationale pour les Droits des Femmes. L’occasion d’analyser les différences entre les réponses des femmes et celles des hommes dans la base de données des 2.800 diagnostics enregistrés par LeDIAG.
Moins de pouvoir
Premier point, conforme à beaucoup de chiffres que l’on peut trouver dans d’autres sondages, les femmes dirigeantes sont deux fois moins nombreuses que les hommes dirigeants. Ces chiffres sont quasiment stables depuis notre analyse en 2019. Vous pouvez le vérifier en retrouvant via ce lien notre billet du 8 mars 2019.
La mise en place de l’index de l’égalité femmes/hommes ne semble pas avoir beaucoup fait évoluer ce déséquilibre. Comme je le rappelais dans un billet sur ce sujet, ses modalités de calcul sont mal adaptées aux petites structures. Est-ce que le récent mouvement engagé à la fois par le MEDEF et les partenaires sociaux pour un dialogue social autonome va faciliter son évolution ?
Plus critiques
Les femmes sont plus critiques que les hommes quand elles jugent globalement l’atmosphère managériale de leur organisation. La différence est de plus de 10 points entre les avis positifs des femmes (45%) et ceux des hommes (56%).
LeDIAG est basé sur un modèle calculant des scores sur 5 dimensions clés : Energie, Talents, Confiance, Avenir et Digital. Sauf sur la dimension Digital, les scores calculés pour les femmes sont inférieurs à ceux des hommes. Les différences sont moindres cependant puisque la plus importante est de 5% seulement, sur la dimension Avenir. Ceci confirme toutefois que les avis critiques sont plus nombreux chez les femmes que chez les hommes. Cela sera vérifié plus bas sur la plupart des questions, sauf pour une d’entre elles où cet effet s’inverse !
Rappelons que ces scores ne sont pas une évaluation de la personne, mais une évaluation de l’organisation dans laquelle cette personne travaille. Si vous ne l’avez pas déjà fait vous pouvez d’ailleurs évaluer les 5 dimensions dans votre organisation en suivant ce lien.
Passons maintenant en revue les réponses à quelques unes des questions de notre diagnostic. Pour faciliter la lecture des graphiques, j’ai pris le parti de ne pas y faire figurer les réponses « non concerné ».
Peut mieux faire !
J’ai choisi une première question qui pourrait résumer à elle seule la philosophie de l’outil LeDIAG : est-ce que le management a correctement accompagné la mise en place des outils digitaux. Car les experts qui ont participé à l’exercice d’intelligence collective pour mettre au point ce diagnostic innovant sont tous persuadés qu’il ne suffit pas d’acheter une licence logicielle ou un abonnement Saas pour que la performance apparaisse spontanément. Les avis négatifs l’emportent, aussi bien chez les hommes que chez les femmes. Notons un pourcentage important de 13% de non réponses pour les femmes. Est-il dû au fait que l’installation de nouveaux outils est trop récente pour juger de l’adaptation du management ? Dans ce cas le pourcentage de non réponses aurait dû être aussi élevé chez les hommes. Cette question met en tout cas en évidence les progrès qui restent à accomplir !
Un autre point est important dans la philosophie LeDIAG : l’aspect participatif, l’implication des collaborateurs. A l’heure où les réseaux sociaux vantent souvent l’entreprise libérée et l’holacratie, les réponses à la question sur la chasse aux irritants sont inquiétantes. Il serait pourtant sain que la mise en place de nouveaux processus digitaux soit accompagnée de démarches collectives pour régler plus efficacement les processus et faire disparaître les tâches sans valeur ajoutée. Faute d’implication collective on peut se retrouver, comme je l’ai constaté lors d’une interventions récentes chez un client, face à des contre effets indésirables. En l’occurrence le manager, élément de liaison entre deux processus automatisés, était proche du burn-out compte tenu des tâches de travail supplémentaires qui lui incombaient. Comme sur la plupart des autres questions, les femmes sont plus critiques que les hommes sur cet aspect.
Un autre point faible concerne la participation des salariés à la stratégie de l’entreprise, avec une différence forte entre les sexes. Alors que chez les hommes ce sont les réponses positives qui l’emportent, les femmes sont majoritairement négatives sur cet aspect.
Ce défaut mis en évidence par LeDIAG se retrouve dans d’autres études. J’ai été surpris de voir dans le premier baromètre sur les entreprises à mission que seulement 53% d’entre elles avaient choisi une large consultation / co-création de leur mission avec l’ensemble des salariés (voir le rapport complet). Comment peut-on devenir une entreprise à mission sans impliquer l’ensemble des collaborateurs ?
Des points plus positifs
Le modèle LeDIAG part aussi du principe que chaque collaborateur doit disposer d’une certaine autonomie afin de réagir rapidement face aux problèmes rencontrés. Sur ce point les réponses sont moins alarmantes que celles des questions précédentes, mais, là encore, les femmes sont plus critiques que les hommes.
Les femmes estiment avoir plus de mal que les hommes à faire reconnaître leur métier. Avec 7 poins d’écarts sur la somme des avis négatifs, cette question fait partie de celles pour lesquelles la différence en fonction du sexe est la plus importante.
Sur un seul point du diagnostic les femmes sont plus positives que les hommes : l’entraide autour des outils numériques. La différence sur les sommes d’avis négatifs n’est que de 2%, proche de notre marge d’erreur, mais je tenais à partager ce graphique car il s’agit de la seule question pour laquelle les avis négatifs des hommes dépassent ceux des femmes.
Terminons enfin sur une note vraiment positive : tout le monde est content de retrouver ses collègues. La différence hommes / femmes est très faible sur cette question et il s’agit de l’une de celles qui comportent le plus de résultats positifs sur l’ensemble du diagnostic. Ces réponses restent valables qu’il s’agisse de retrouver ses collègues au bureau ou en visioconférence car les pourcentages n’ont guère évolué avec la mise en place du télétravail.
Les femmes et le télétravail
Alors que nous nous aurions pu attendre l’inverse, puisque bien souvent les femmes prennent en charge différentes tâches dans leur environnement familial, elles sont moins nombreuses que les hommes à avoir pu négocier leur organisation lors de la mise en place du télétravail. Heureusement, le pourcentage de télétravail imposé reste faible, quelque soit le sexe.
Et chez vous ?
Je viens de vous proposer un éclairage sur les données déjà enregistrées par LeDIAG. Mais c’est sans doute différent chez vous ! Pour en avoir le cœur net, mettez en place un diagnostic participatif et vous identifierez facilement les points de progrès de votre organisation. N’hésitez pas à tester l’outil en ligne en réalisant votre auto diagnostic ou à prendre directement contact par mail.
Aucun commentaire