Moins d’élu(e)s pour faire autant…

Moins d’élu(e)s pour faire autant…

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Le Miroir Social organisait ce matin un petit déjeuner au Procope avec le soutien de Secafi sur un sujet d’actualité : « moins d’élus pour faire autant ». Car la réforme visant à mettre en place les CSE engagée par notre Président MACRON déclenche un véritable tsunami dans la plupart des organisations : les nombres de délégués du personnel sont souvent divisés par un rapport 2 ou 3 d’après les différents témoignages des participants à ce débat :
– Yasmine CISSOKHI, élue CE et déléguée syndiacle CGT de NESPRESSO,
– Steve CURIER, élu CE et délégué syndical CAT à la MAIF,
– Jérôme PIMOT, co-fondateur du CLAP (Collectif des Livreurs Autonomes de Paris),
– Luc MARTI, élu CFTC au CSE de Hanes France (la marque DIM….),
– Jean Christophe BERTHOD, directeur associé de SECAFI.

Si nous avons choisi de parler de ce débat sur le blog lediag.net, c’est que les outils digitaux ont été omniprésents tout au long des échanges, accompagnés de véritables problématiques d’organisation et de management : exactement les champs d’application du Diagnostic Management en accès libre sur lediag.net.

jean-christophe BERTHOD (SECAFI) et Luc MARTI (délégué CFTC – HANES France)

La nouvelle loi travail elle même induit l’apparition de nouvelles pratiques autour du digital puisque l’employeur doit autoriser les représentants à envoyer des emails à l’ensemble des salariés. Ainsi Steve CURIER nous explique qu’à la MAIF, le CSE est autorisé à écrire 2 fois par mois à l’ensemble des collaborateurs. Ce qui induit rapidement des problèmes d’organisation interne au CSE : quel est le contenu de ces mails, doit-il rester strictement général sur les actualités du CSE ? Comment éviter, en particulier en période d’élection des délégués du personnel que les centrales s’emparent de ces possibilités pour diffuser des messages plus politiques faisant la promotion de leurs arguments ?

Le volume d’heures de délégation a fondu en même temps que le nombre de délégués dans la plupart des organisations. Mais ce nombre d’heures est maintenant mutualisé. Les représentants des CSE se retrouvent donc avec de nouveaux défis d’organisation et de management : comment répartir efficacement les heures de délégation en fonction des besoins, des tâches à accomplir. La langue de bois n’était pas présente ce matin puisque plusieurs intervenants ont évoqué les heures de DP consacrée à la pêche et la nécessité de se battre contre ces dérives.

Jérôme PIMOT (le CLAP) et Yasmine CISSOKHO (CGT – NESPRESSO)

On découvre que whatsapp est de plus en plus utilisé, y compris lors des réunions en comité. A la fois pour échanger pendant la réunion entre les personnes présentes, en parallèle avec les joutes verbales perçues par tous les participants, mais aussi pour valider en temps réel des éléments avec d’autres délégués, absents de la réunion, en train de travailler parfois à l’autre bout de la France. Gênés par une circulation d’informations aussi rapide, certains dirigeants n’hésitent plus à organiser ces réunions dans une salle volontairement coupée du reste du monde et des réseaux téléphoniques. Officiellement pour que les participants se concentrent sur les échanges et ne passent pas la réunion à consulter l’écran de leur smartphone !

L’utilisation des messageries protégées comme whatsapp ou telegram semble se généraliser. Les réseaux sociaux comme facebook ou Yammer sont là aussi pour présenter les travaux des CSE avec une double interrogation : comment organiser les droits d’administration pour éviter qu’un élu ne parte avec les codes d’accès, bloquant tout le système, mais aussi quel équilibre entre la communication du CSE et celles des différentes centrales représentées par les élus.

Steve CURIER (délégué CAT à la MAIF) et Jérôme PINOT (le CLAP)

Jérôme Pimot, co-fondateur du Collectif des Livreurs Autonomes de Paris (Clap) et Vice Président de CoopCycle fait sans doute partie des défricheurs en terme de défense des salariés via les outils disponibles sur smartphone puisque les livreurs à vélo ont en permanence les yeux rivés sur leur écran en attente de la prochaine commande. Facebook, whatsapp, Telegram, Slack beaucoup d’outils ont été testés avec souvent l’explosion du nombre de groupes spontanés pas évidente à gérer. Notons au passage les initiatives de recherche de nouveaux modes d’organisation, autour des notions de coopérative, pour défendre les droits des livreurs à vélo via une alternative située quelque part entre le salariat classique et l’asservissement total aux plate formes d’intermédiation.

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