02 Mar Le Zoom Fatigue Index
Le professeur Jérémy Bailenson, du Virtual Human Interaction Lab (Stanford) nous propose quatre facteurs d’explications de cette fameuse « zoom fatigue ». Son équipe travaille sur la mise en place d’un Zoom Fatigue Index, de façon un peu similaire au fameux Karasek qui est devenu célèbre dans le domaine des risques psychosociaux. Vous pouvez retrouver les détails dans la langue de shakespeare en suivant ce lien mais voici une synthèse de ces quatre facteurs accompagnée de quelques notes personnelles.
1. Quantité excessive de contacts oculaires
Le nombre de visages à l’écran, que nous sommes amenés à regarder en permanence, n’est pas naturel. Dans une réunion normale, notre regard peut se porter ailleurs, se baisser pour prendre des notes. Dans une vidéo conférence chacun est soumis en permanence au regard des autres : tout le monde regarde tout le monde. Une personne qui écoute est autant observée qu’une personne qui parle.
2. L’effet miroir permanent
Nous ne sommes pas habitués à nous voir en permanence et cela peut être très perturbant. Que se passerait-il dans la vie réelle si quelqu’un nous suivait avec un miroir pour nous montrer en permanence notre visage dés que nous échangeons avec une autre personnes ?
Une solution pour éviter cela est de couper l’affichage de sa propre vignette sur son poste mais tous les logiciels de vidéoconférence ne le propose pas.
3. L’immobilité forcée
Bien souvent, par politesse, chacun fait son possible pour rester en face du champ de la caméra. Alors que lors d’une conversation téléphonique classique il est possible d’arpenter une pièce ou même marcher dans la rue.
Sur ce point, je reste mitigé sur le côté pénalisant par rapport à une réunion présentielle. En général, celui qui se lève pour aller se servir un café à la table installée en fond de salle pendant un exposé d’un de ses collègues n’est pas très bien vu non plus !
4. Perte des signaux non verbaux
Notre cerveau fait des efforts supplémentaires pour détecter les indices de communication non verbale alors que dans une réunion en présentiel ils sont traités de manière subconsciente. Ces signaux non verbaux peuvent de plus être déclenchés par des éléments locaux distants, hors champ pour les autres intervenants (une autre personne qui rentre dans la pièce, un chat qui a faim…)
Les fonctionnalités permettant d’utiliser des smileys ou d’autres accessoires pour faire part de son humeur sont déjà disponibles sur plusieurs plate formes. Vont-elles à terme prendre la place de ces signaux de communication non verbale ?
Améliorer oui, mais diminuer !
Que les chercheurs s’intéressent aux inconvénients des réunions virtuelles, à leur danger potentiel, me semble une très bonne chose. D’autant plus que, chez la plupart de nos clients, les réunions à distance sont souvent plus nombreuses que les réunions présentielles dans le monde d’avant. Bien sûr il est toujours difficile d’avoir plusieurs responsables disponibles au même moment, mais le blocage « toutes les salles de réunions sont occupées, où allons nous nous mettre ? » a disparu.
Le principal défi est de diminuer le temps passé en réunion, qu’elles soient présentielles ou à distance. Les outils collaboratifs ont été conçus pour travailler en asynchrone, pouvoir disposer de la bonne information au moment voulu, sans avoir besoin pour cela de se réunir, même à distance.
Profitons de ces changements imposés par les règles sanitaires pour faire évoluer l’ensemble de votre organisation et remettre à plat les principaux cycles de réunions, en baisser le nombre et la fréquence. Prenons l’habitude de travailler ensemble à distance dans le TEMPS et pas seulement dans l’ESPACE.
Le diagnostic interactif mis au point par les experts de l’équipe LeDIAG fournit une première piste de réflexion pour vous aider à identifier vos points forts et vos points de progrès. Faire le point sur le management, le digital et le télétravail dans votre structure ne vous prendra que 5 minutes. Profitez en, l’outil est encore en accès libre via ce lien : je commence mon diagnostic.
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