Idle detection : bonne ou mauvaise API ?

Idle detection : bonne ou mauvaise API ?

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De tout temps les managers ont cherché à contrôler le temps de travail des personnes sous leur responsabilité. Au siècle dernier, les fabricants de pointeuses ont ainsi gagné beaucoup d’argent ! Avec Idle detection, Google pourrait bien reprendre la main !

Google vient de mettre en place de nouvelles possibilités qui pourraient bien être utilisées pour pousser encore plus loin cette surveillance. Dans la version 94 de Google Chrome, sans doute déjà installée sur votre poste de travail si vous suivez les consignes régulières de mises à jour, une nouvelle API a été ajoutée. Idle detection a été conçue afin de détecter l’inactivité sur votre poste de travail (voir les détails techniques).

Informer ou surveiller ?

Les controverses ont commencé sur la diffusion de cette nouvelle possibilité et elles vont sans doute perdurer. Evidemment Mozilla et Apple, en concurrence directe avec Google, font partie de ceux qui en dénoncent les dangers (voir détail sur ghacks.net ).

Officiellement cette interface offre quelques avantages, par exemple
économiser des ressources :

  • si une page affiche des graphiques dont la mise à jour en temps réel fait appel à une puissance de calcul importante, il sera possible d’arrêter ces calculs (mais que faire si la personne a simplement besoin de regarder la page, sans interagir…)
  • informer les utilisateurs des applications de tchat ou discussions en réseaux : un utilisateur inactif pourra être pointé comme tel, même s’il n’a pas pris de le temps de se déconnecter
  • faciliter l’utilisation d’application sur des postes utilisés par de nombreux utilisateurs : sur une borne de réservation de places de transport ou de billets, revenir automatiquement à l’écran d’accueil lorsque l’utilisateur abandonne son action

Mais il est évident que ces possibilités peuvent aussi être détournées pour des actions moins positives : utiliser la puissance machine du poste de travail pour miner du bitcoins dès que l’utilisateur a le dos tourné, voire tester les failles de sécurité lorsque le poste de travail n’est plus utilisé…

Et puis, évidemment, cette nouvelle API va permettre de vérifier plus facilement que le collaborateur interagit régulièrement avec son poste de travail. Avec des limites tout de même, ne serait ce que parce qu’il est peut être en train de continuer à travailler en utilisant un autre navigateur ou un autre matériel. Qui n’a jamais recherché une information sur son smartphone pour compléter son travail sur un dossier affiché sur son ordinateur ?

Personnellement je ne vois pas comment l’on pourrait utiliser ces possibilités pour contrôler efficacement des travailleurs, sauf sur des tâches de très bas niveaux, répétitives et qui doivent être exécutées le plus rapidement possible. Et il se trouve justement que ces tâches de bas niveau sont les plus faciles à automatiser : plus besoin de contrôler l’opérateur, il est tout simplement remplacé par un automate. Surveillons tout de même les usages qui vont être faits de cette nouvelle API, car les risques éthiques sont bien présents.

Chez FORMITEL nous sommes convaincus que le contrôle ne doit pas être aussi morcelé et pointilleux. Nous préférons miser sur la confiance, si importante pour la motivation de chaque collaborateur. La confiance est d’ailleurs une des 5 dimensions évaluées par le nouvel outil de diagnostic interactif qui vous permet de faire le point sur le management et le digital dans votre organisation.

Prenez 5′ pour faire votre propre diagnostic !

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