04 Mai Le digital et son impact dans le monde de l’entreprise
D’après l’AFNET (Association Francophone des utilisateurs du Net), la transformation digitale désigne « la transformation de toutes les composantes de l’entreprise (processus, métiers, culture, organisation…) sous l’influence des TIC (Technologies de l’Information et de la Communication) ». En effet, l’essor fulgurant des nouvelles technologies a impacté de manière considérable la société actuelle et il est crucial pour les entreprises de prendre en compte ces changements. Selon un rapport de McKinsey, le digital serait un moyen de « créer de la valeur aux nouvelles frontières du monde des affaires ». Les grands domaines du digital qui porte le XXIeme siècle sont la data science et l’intelligence artificielle. Ces courants ont un impact organisationnel et légal sur les sociétés, qui fait du digital un créateur de valeur ajoutée. Nous allons chercher aujourd’hui à éclaircir chacun de ces points.
Le digital a un impact important sur les entreprises, comme en témoigne l’évolution croissante du nombre de missions des cabinets de conseil sur ce thème. Un quart des dirigeants interrogés par PwC en 2016 estiment que la technologie va « redessiner le paysage concurrentiel de leur secteur », ce qui implique qu’ils vont devoir être accompagnés. Pour répondre à cette nouvelle demande, plusieurs cabinets de conseil ont lancé des structures spécialisées dans le digital : BCG Gamma, Deloitte Digital, PwC Transformation digitale pour ne citer que les plus connues. Ces cabinets se spécialisent pour répondre aux demandes de l’entreprise désireuse d’intégrer le digital dans leur ADN.
C’est la Data science qui risque de jouer un grand rôle dans ces mutations. Selon Deloitte Digital, la Data va influencer les fonctions clés de l’entreprise : la Finance, le Marketing, les Achats et la Supply chain, les Ressources humaines, les Risques et l’audit interne. La Data science va s’inscrire comme levier et accélérateur des transformations tant par l’optimisation des cycles d’approvisionnement que par l’adoption de nouveaux modèles de définition des prix et coûts.
L’utilisation des technologies mobiles est également un axe prioritaire de développement pour les entreprises qui opèrent leur transformation digitale. Certains dispositifs visent à doter un grand nombre de collaborateurs de smartphones ou de tablette tactiles afin d’améliorer la productivité de l’entreprise.
Les outils utilisés ne sont pas les seuls à évoluer. Le lieu de travail change lui aussi. Le bureau avec son unité centrale est déjà obsolète et se voit remplacé par un espace de travail plus souple caractérisé par l’usage de terminaux mobiles digitaux et de solutions collaboratives Cloud : « le Digital Workspace ». Le développement et la mise en place de ces outils utilisent pour la quasi totalité d’entre eux l’Intelligence Artificielle (ou IA). L’intelligence artificielle est la technologie que toute la sphère scientifique attendait de voir éclore. Elle a enfin atteint un niveau de maturité suffisant qui lui permet d’avoir des applications directes dans de multiples domaines. Ce sont principalement les géants du Web qui en profitent. L’IA est massivement utilisée dans toute activité avide de données mais se dirige rapidement vers une diversification globale. Prenez garde : l’intelligence artificielle n’est pas la solution facile à tout problème. Il faut être conscient de la cohérence entre votre projet et de son utilisation mais aussi de la difficulté d’implémentation. (voir article BCG « competing in the Age of Artificial Intelligence » et « Reshaping Business with Artificial Intelligence » )
Le digital est l’opportunité principale qui s’offre aux entreprises pour continuer à être compétitives. Ainsi, le développement et les succès futurs des entreprises vont reposer sur le développement d’outils digitaux et sur leur adaptation culturelle au digital. Le plus grand changement auquel l’entreprise va devoir faire face n’est pas l’arrivée de nouvelles technologies mais les changements de mentalité et les modifications organisationnelles qu’elles imposent.
En effet, la récolte et l’exploitation continuelle de nombreuses data vont nécessiter une nouvelle organisation de l’entreprise. D’après l’article Culture for a digital age publié par McKinsey, une entreprise se doit d’accomplir en priorité les tâches suivantes : prise de risques, adaptation aux besoins des clients, amélioration des structures organisationnelles. La prise de risque est nécessaire car il ne suffit plus d’optimiser, il faut innover et encourager celle-ci pour tous les employés. Elle n’est plus aussi aventureuse qu’avant, car le grand nombre de données permet de diminuer les chances d’échec. De plus, il faut s’adapter au client, c’est-à-dire lui proposer des services ou produits personnalisés et disponibles rapidement. Cela est facilité dans l’ère du digital grâce aux bases de données. Cette adaptation permet à l’entreprise d’avoir des relations plus fortes avec le client et obtenir plus de data sur lui afin d’assurer sa satisfaction. Finalement, il faut améliorer la communication entre tous les départements de l’entreprise. En effet, il faut que les «quants » (ceux qui analysent les données), les « digital natives » (ceux qui anticipent les changements et sont ouvert à l’innovation) et les « suits » (ceux qui se chargent de l’aspect business, financier et opérationnels) communiquent entre eux pour réaliser un travail cohérent et efficace d’après l’article de l’INSEAD.
En conséquence, l’adaptation au digital ne se fait pas instantanément. Elle consiste principalement en un changement organisationnel, plutôt que dans l’acquisition de nouveaux outils digitaux même si ce préalable est tout de même nécessaire. Ce qui fait alors « force et nécessité » requiert une réponse légale, du fait du risque de certaines dérives. Le 25 mai prochain, la loi sur le Règlement Général pour la Protection des Données (RGPD), qui ne s’applique qu’aux données personnelles, entrera en vigueur. Cette loi va révolutionner le monde de l’entreprise. En effet, les données sont, de nos jours, utilisées par toutes les entreprises, même celles qui ne travaillent pas dans le monde du numérique ou du digital. Il aura fallu du temps pour que le droit s’adapte et comprenne la valeur des data et les dommages que leur traitement sans contrôle peut occasionner.
Article rédigé par 5 élèves ingénieurs à CentraleSupelec : Alexandre Abadie, Aziz Ben M’Barek, Raphael Cohen, Victoire De Brosses et Amine Gagou
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