La procrastination

La procrastination

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Je viens de terminer la lecture du livre de Christian MARTIN, un des partenaires LEDIAG : « 60 minutes pour arrêter de procrastiner » (Editions GERESO 2023) . Bonne nouvelle, le livre se lit vite et bien. Bien sûr, si l’on cherche à mettre en pratique les nombreux outils présentés, la lecture va se prolonger par des semaines ou des mois de mise en pratique.

Nous sommes à priori tous concernés par la procrastination, à des degrés divers. 20% de la population en souffrirait vraiment avec un pourcentage plus important chez les étudiants. L’échelle MADRS (Montgomery – Asberg Depression Rating Scales) rappelle qu’elle peut parfois cacher de véritables pathologies, y compris avec des pensées suicidaires, hélas parfois suivies de passage à l’acte.

J »utilise souvent depuis mes débuts de consultants, la formule issue du management situationnel formalisée par l’INSEP (qui n’a rien à voir avec l’Institut Supérieur d’Education Physique) dans les années 80 : l’autonomie dépend à la fois des compétences et de la motivation. Christian MARTIN reprend aussi la TMT (Théorie de la Motivation Temporelle), proposée par Piers Steel. Puisque l’on parle de procrastination, le temps y prend une importance particulière.

On découvre aussi que la procrastination a quelque chose à voir avec César et le passage du Rubicon. Ou plutôt la non procrastination dans ce cas précis. Le modèle présenté insiste sur la planification et fait aussi penser à la fameuse roue de Deming qui est plus souvent utilisée au niveau d’une organisation que d’un individu.

Cela donne d’ailleurs envie de réfléchir sur la procrastination collective. Je ne connais pas de terme équivalent au niveau collectif. Mais pour avoir travaillé sur de très nombreux projets de changement dans différentes tailles d’entité j’ai parfois eu l’impression que le collectif possédait son propre inconscient l’amenant à repousser sans cesse des changements qui étaient pourtant nécessaires compte tenu de l’évolution du contexte.

Christian nous rappelle aussi que les interruptions intempestives restent une des causes amenant les travailleurs à « procrastiner à l’insu de leur plein gré ». Comment avancer sérieusement sur les tâches importantes lorsque l’on est sans arrêt interrompu ? De ce point de vue, les datas issues des milliers de diagnostics enregistrés par LEDIAG lance une alerte rouge. Comme le souligne cette infographie, plus de 2/3 des participants déclarent en souffrir.

Puisque nous en sommes à parler de l’entreprise et du domaine professionnel, certains des outils passés en revue dans l’ouvrage sont à beaucoup plus large spectre que le simple combat contre la procrastination. Je pense par exemple à la matrice d’Eisenhower ou la méthode Pomodoro. Des solutions pratiques pour améliorer sa performance même si l’on n’a pas l’impression de repousser toujours ce que l’on doit entreprendre.

Un peu dommage que les questionnaires destinés à évaluer différents aspects de son comportement ne soient pas proposés en ligne. C’est hélas trop souvent le cas des ouvrages papier. Gereso n’est pas la seule maison à rester très frileuse sur l’alliance du papier et du web. Hermes Lavoisier, mon propre éditeur, avait aussi refusé les liens qui auraient permis à mes lecteurs de se tester en ligne.

J’ai beaucoup apprécié aussi la série des cas personnels présentés dans la partie 2. Avec une mention spéciale pour l’oncle Tio : pas toujours facile d’aborder ses problèmes de santé. Pour les découvrir vous pouvez commander le livre en ligne : 60 minutes pour arrêter de procrastiner (Gereso 2023).

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