Management de l’entreprise numérique

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Il est de bon ton aujourd’hui de conclure à une amélioration  de la coopération comme effet positif des outils numériques.

On constate en effet qu’ au fil des années,  les organisations en silos s’estompent au profit de la transversalité et que la communication en est facilitée. Pour autant,  certaines cultures d’entreprises encore verticales, et basées sur le contrôle ; induisent certes,  des comportements dits collaboratifs, mais qui ne sont en fait que les marqueurs d’une stratégie de traçabilité vis à vis de sa hiérarchie et de ses collègues. Nous le rencontrons tous les jours dans nos entretiens QVT.

Il faut donc rester prudent sur les effets du numérique par rapport aux pratiques apparentes des individus.

Si le numérique transforme effectivement les usages et habitudes en permettant d’améliorer les relations avec les différentes parties prenantes et de faciliter indéniablement les échanges ; il génère une complexité paradoxale du travail avec un effet cumulatif d’informations à traiter dans des délais de plus en plus courts.

Se pose alors la question du droit à l’erreur et des priorités qui renvoient directement à l’individu et à sa responsabilité. Les décisions à prendre deviennent plus nombreuses de facto et le temps de réactivité  demandée au collaborateur, plus rapide. C’est la raison pour laquelle les avis sur les évolutions positives dans le travail, apportées par le numérique,   divergent suivant les postes et les fonctions dans l’entreprise. Pour l’encadrement il est noté une charge de travail mentale plus conséquente par exemple et l’apparition d’ un sentiment d’isolement pour le collaborateur, contraint par les algorithmes qui lui retirent une part d’autonomie.

Si les décisions ou solutions à mettre en place  sont  préconisées et réalisées par les outils plus performants ( type IA)  dont nous serons dotés, les choix en terme de priorités seront – ils  toujours dévolus au management ou pas ? Quid de la nouvelle gouvernance dictée par les capacités de nos futurs outils ? Que partagerons- nous ou pas avec eux  ? Quelle place pour le dirigeant dans le choix de sa stratégie ?

La culture d’entreprise nous semble – t- il,  va devenir l’élément à  auditer et à prendre en compte, avant d’instaurer le tout numérique qui devra s’ y intégrer, et non l’inverse.  Sinon des ruptures trop fortes dans les pratiques auront forcément des impacts négatifs sur la performance de l’entreprise et sur la motivation des collaborateurs.

Evelyne Guffens (Epitome-Conseil)

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